L’église Saint-Jean de Vergt est une édifice du XIXe siècle, dont la construction dure plus de vingt ans. Elle doit son clocher à un formidable élan de solidarité de la part des habitants de la région.
La première église de Vergt se tenait au centre de l’actuelle place Saint-Jean. L’édifice est restauré une première fois en 1808, mais il devient bientôt insuffisant pour accueillir le nombre croissant des paroissiens. Il est donc détruit et les autorités décident de le reconstruire quelques mètres plus loin.
Les travaux débutent en 1841, puis ils sont arrêtés l’année suivante à cause de problèmes financiers et de malfaçons. La construction de l’église s’achève finalement en 1843, mais l’église n’a pas de clocher. Le plan de l’édifice est rectangulaire et se termine par une abside ronde. L’entrée se fait par un portail très simple surmonté d’une rosace entourée de deux statues posées sur des socles.
L’église est consacrée le 27 juillet 1843, en présence de l’ancien évêque de Périgueux et archevêque de Reims, Mgr Gousset, et des évêques de Périgueux, Poitiers, Angoulême et Tulle. Ce même jour, le poète occitan Jasmin (Jacques Boé de son vrai nom) récolte des fonds en vue d’achever la construction du clocher. Grâce à cette souscription publique, le clocher est achevé quelques années plus tard : il est de forme barlongue, avec un toit pointu. Enfin, c’est en 1855 que Mgr Bertaud, évêque de Tulle, préside la bénédiction des deux cloches de l’église. Celle-ci n’est véritablement achevée que dans les années 1860.
Une campagne de restauration de l’église Saint-Jean a eu lieu il y a environ 25 ans. L’église est ouverte en dehors des horaires de messe.
Chemin de croix dans l'Eglise Saint-JeanLe chemin de croix de l’église Saint-Jean de Vergt peut surprendre par son originalité. Il mérite l’attention pour son habile mélange de thèmes religieux traditionnels et d’évocations plus modernes d’inspiration locale.
En 1978, le curé de l’église de Saint-Jean de Vergt passe commande d’un chemin de croix au peintre périgourdin, Jacques Saraben. Un chemin de croix est un ensemble de tableaux, de reliefs ou de croix, au nombre de 14, qui illustrent les différentes scènes du chemin enduré par Jésus vers le Calvaire. Ici, seules dix peintures figurent ce cheminement. Accroché sur les murs de la nef de l’église, l’artiste a également peint un tableau représentant la Résurrection du Christ, inspiré de La Résurrection de Matthias Grünewald.
De style contemporain, les tableaux du chemin de croix mettent en scène le Christ lors du Calvaire, mais on peut également y voir des personnages d’époque postérieure. En effet, un jeune garçon coiffé d’une casquette gavroche est représenté devant le Christ en croix. Menacé par deux armes, il est entouré de personnages en pleine souffrance. Un avion de guerre est aussi peint sur cette toile.
Jacques Saraben a répondu non seulement aux exigences du curé, mais aussi à celles des fidèles. Son chemin de croix, illustrant les textes évangéliques, est la figuration de la lutte du Bien contre le Mal, dans une perspective de vérité humaine.
L’église Saint-Jean de Vergt possède toujours de chemin de croix particulier, conservé dans la nef.
Plaque commémorative en l’honneur du poète JasminL’église Saint-jean de Vergt abrite une plaque commémorative en l’honneur du poète Jasmin, à qui elle doit son clocher. Cette plaque salue le rayonnement de la langue gasconne ainsi que le dévouement de cet homme.
Cette plaque commémorative est accrochée en 1998 sur l’un des murs de l’église Saint-Jean de Vergt, à l’occasion du bicentenaire de la naissance du poète Jasmin. Jacques Boé Jasmin est en effet un poète célèbre en Périgord, puisqu’il propage la langue gasconne à travers la France.
Par manque de finances, l’église Saint-Jean connait des déboires lors de sa construction, elle est notamment dépourvue de clocher. Le poète Jasmin décide donc de récolter des fonds afin d’en faire élever un. Pour cela, le poète organise des conférences privées et publiques en Dordogne entre le 25 janvier et le 18 février. Ces démarches sont un succès et l’église est consacrée avec son clocher le 25 juillet 1843.
Cette plaque commémorative est installée pour honorer l’implication du poète Jasmin envers l’église Saint-Jean de Vergt, plus que son œuvre poétique.
Statue de saint Jean de l’église Saint-JeanLa statue de saint Jean de l’église Saint-Jean de Vergt répond à la statue de sainte Marie, située de l’autre côté de la rosace, sur la même façade.
La façade de l’église présente au-dessus de son portail, deux niches logeant les deux statues. Saint Jean, disciple du Christ, est représenté avec la main gauche sur la poitrine et la droite ouverte.
Malgré le doute sur leur datation, ces deux statues ont certainement été réalisées par le même sculpteur.
Statue de sainte Marie de l’église Saint-JeanLa statue de sainte Marie de l’église Saint-Jean de Vergt est un clin d’œil sculptural à l’un des édifice religieux primitifs de la commune.
Au XIe siècle, Vergt est formé de deux petites paroisses comportant chacune une église : l’église Saint-Jean et l’église Sainte-Marie. Les deux églises possèdent chacune leur statue du saint à qui elles sont dédiées. Sous le règne de Louis-Philippe, une ordonnance royale ordonne la fusion des deux paroisses.
L’église Sainte-Marie est détruite en 1833 et la statue de la sainte Vierge est transférée à l’église Saint-Jean, qui est désormais l’unique église de la paroisse de Vergt. Cette statue en pied est installée sur la façade principale de l’église, en face de celle de saint Jean. Elle est posée sur un socle, dans une niche située au-dessus du portail. La Sainte Vierge est représentée, les mains jointes, regardant vers le ciel.
La présence de cette statue de la Vierge permet de maintenir le souvenir de l’ancienne église de Vergt, détruite au XIXe siècle.