La fontaine et le jardin MédicisLe château abbatial de Brantôme est entouré d’un jardin pourvu d’une fontaine depuis le XVIIe siècle.
Le jardin « Médicis » constitue l’ancien jardin privé des abbés, situé sous la façade de leur château abbatial, avant la création d’un autre parc plus grand au-delà du pont coudé. Son nom fait référence à l’inspiration italianisante de la Renaissance et aux nombreux voyages entrepris par Brantôme en Italie.
En 1895, le député Saumande décide de commander un buste de Brantôme, ou Pierre de Bourdeille, pour décorer cette fontaine. On demande donc au sculpteur Auguste Maillard de représenter l’abbé de Brantôme « à l’âge mûr ». Mais lors de l’inauguration, on réalise, au moment de la pose de l’œuvre, qu’elle n’est pas aux dimensions de la fontaine. Il faut donc loger le buste près des Promenades, sur un piédestal provisoire.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le buste est dissimulé par le maire afin de le protéger. Ignorant ce subterfuge, le ministre des Beaux-arts commande un deuxième buste au sculpteur Muguet. Par conséquent, la ville possède désormais deux sculptures de son chroniqueur éponyme.
Aujourd’hui, la fontaine et son jardin Médicis ont pour adresse le « Square François Chabaneau », du nom du chimiste mort en 1842, après avoir découvert la fusibilité du platine en 1783. Il dirige le pensionnat communal de Brantôme en 1808.
SOURCES: Visites aquitaineBuste de Pierre de Bourdeille dit « Brantôme »Pierre de Bourdeille, favori du roi Henri II, est choisi pour devenir abbé de Brantôme en 1558. Il laisse des écrits qui sont devenus des sources essentielles pour la période.
L’histoire de la ville de Brantôme se confond pendant longtemps avec celle de son abbaye bénédictine, érigée par Charlemagne en 869. Le concordat de 1516 met en place le système de la commende. En effet, un favori du pouvoir royal est choisi pour prendre la charge d’abbé. Pour la paroisse, c’est Pierre de Bourdeille qui est choisi.
Né en Périgord au début du XVIe siècle, son influence est si grande sur la cité qu’on le surnomme très vite « Brantôme ». Il appartient à une grande famille de conteurs, ce qui lui permet de passer ses jeunes années à la cour de la sœur de François Ier, Marguerite de Valois, reine de Navarre. À la mort de cette dernière, il entame des études à Paris avant de les achever à Poitiers.
En 1558, c’est grâce aux services militaires rendus par son frère Jean à Henri II que Pierre se voit confier la fonction d’abbé de Brantôme. Il touche alors les revenus de sa charge, mais n’entre pas dans les ordres et se rend en Italie, puis en Espagne, afin de faire honneur à son tempérament guerroyeur.
Les nombreuses connaissances qu’il rapporte de ces voyages le conduisent à la rédaction de nombreuses chroniques, dont la plus célèbre est sans doute La Vie des dames galantes . Par ailleurs, il dédie plusieurs ouvrages à Catherine de Médicis, à laquelle il est fortement attaché depuis un voyage entrepris en 1576 en Poitou.
En 1584, un grave accident de cheval le contraint à demeure à Brantôme où il complète son œuvre d’écrivain et d’historien.
Sa présence dans la commune enrichit considérablement son patrimoine architectural, puisque c’est lui qui demande la construction du château de Richemont, dans la chapelle duquel il est inhumé après sa mort, le 5 juillet 1614. Tous les deux ans, un colloque lui est consacré à Brantôme, ce qui confère à la cité une certaine importance littéraire.
SOURCES: Visites aquitaineClassementLa Fontaine Médicis est inscrite par arrêté du 12 janvier 1931 aux monuments historiques.