Le cloître, bien que magnifique, n’a rien de cistercien, sauf sa position au centre de l’abbaye avec l’abbatiale au Nord et attenante. Le cloître d’origine romane a été détruit pendant la guerre de Cent Ans.
Il est de style gothique flamboyant et renaissance pour la galerie ouest. Il a été reconstruit au XVe et au début du XVIe siècle. Il ne reste que très peu de choses du cloître d’origine du XIIe siècle.
Galerie Nord, le siège abbatial, l’escabeau du lecteur et les bancs des moines construits avec les pierres ocre du pays sont les restes du cloître primitif. Un haut relief figuratif représentant une scène de la passion à droite, l’abbé et ses moines à gauche, sont du XVe siècle.
Du XIIe siècle il reste les arcs en plein cintre qui séparent la salle capitulaire de la galerie Est. Les colonnes sculptées qui supportent les ogives ont été ajoutées au XVe siècle lors de la reconstruction.
Les plafonds à liernes et tiercerons sont décorés de clefs pendantes. Elles retombent sur des colonnettes en forme de tours.
Trois des galeries ; Nord, Est et Sud sont de style gothique flamboyant du XVe siècle. Les colonnettes engagées figurent des tours avec des chapiteaux ornés à mi-hauteur, appelés marmousets, qui racontent des péchés et actes de la vie.
La galerie Ouest, réalisée en dernier au début du XVIe siècle, est de style renaissance avec des colonnettes lisses et des chapiteaux ornés de feuillage. Les clefs de voûte sont ornées mais n’ont pas de clefs pendantes. (source :
https://capelou.org/labbaye-de-cadouin/le-cloitre/ )
Dans ses murs le cloître conserve une relique : le Saint Suaire de la tête du Christ, Saint Suaire qui assura la vitalité de l’abbaye et plus de 700 ans de pèlerinage.
L’origine du Suaire de Cadouin est mal définie. D’un côté, les documents (chartes, actes officiels) concernant l’abbaye de Cadouin ne le mentionnent pas tout au long du XIIe siècle, et même en 1201, il est ignoré. Ce n’est qu’en 1214 qu’un acte de Simon IV de Montfort, favorable à l’abbaye, le mentionne.
Au début de septembre 1934 le Père Francez, poursuivant une étude sur l’ensevelissement du Christ, est amené à étudier le linge de Cadouin. Sur une photographie du Suaire, il croit reconnaître, dans les bandes ornementales, d’abord l’étoile à huit brnaches, caractéristique de l’art copte, ensuite des caractères coufiques, qui sont une forme d’écriture arabe. Les étoiles sont dans la partie centrale des deux, bandes les plus larges ; les inscriptions, dans chacune de ces deux bandes, se développent de part et d’autre des rangées d’étoiles. Une étude plus approfondie permet bientôt au Père Francez d’établir que le Suaire est une toile du temps des Fatimites (969-1171). Il fait alors appel à M. Wiett, directeur du Musée arabe du Caire. Et celui-ci peut lire, sans difficulté, sur les quatre cordons de 16 millimètres, une inscription qui permet de situer et de dater exactement l’étoffe. Après l’invocation rituelle à Allah, on lit le nom de Musta-Ali, calife d’Egypte de 1094 à 1101, et de son ministre El Afdal. Dès lors, il est certain que la toile a été tissée en Egypte.
Cette découverte fait du « Suaire » de Cadouin, une étoffe musulmane des environs de l’an 1100 très rare de par son état de conservation et de par le fait d’avoir une pièce intégrale. (source et pour tout savoir du « Suaire » :
https://capelou.org/labbaye-de-cadouin/labbatiale/le-suaire/ )